Comment Alena* (11 ans) peut-elle continuer à fréquenter son école?

3 juin 2022

Comment soutenons-nous les enfants et les adolescents ainsi que leurs parents ou tuteurs légaux dans des situations difficiles? Dans le cadre de notre série d’articles, nous mettons en lumière un exemple concret de conseil auprès d’une jeune fille menacée de mesures disciplinaires à l’école.

Les enfants et les jeunes, mais aussi leurs parents ou tuteurs légaux, peuvent s’adresser à tout moment directement via office-ombudsman-enfants.ch pour obtenir un soutien juridique. Nos experts les conseillent et les aident à faire valoir leurs droits. 

Alena, dont nous décrivons la situation dans l’exemple suivant, a également pu profiter de nos services de conseil pour recevoir un soutien décisif.

 

Problèmes à l’école

Alena, 11 ans, est en 5émannée de l’école primaire dans une commune de l’agglomération d’une grande ville. Victime de harcèlement à l’école depuis un certain temps, elle arrivait généralement à y faire face. Mais une énième bousculade vers la fin de l’année scolaire a fait déborder le vase. Alena se défend et s’en prend physiquement à sa camarade de classe. Même si personne ne parle à Alena de l’incident par la suite, la direction de l’école le considère comme grave, et ses parents reçoivent un courrier surprenant: la direction informe les parents d’une exclusion définitive de l’école avec un placement dans une institution pour Alena. Ses parents sont invités à s’entretenir avec la direction de l’école.

 

Absence de compréhension de l’incident

Les parents en parlent aussitôt à Alena, qui se sent une nouvelle fois victime: bien qu’elle soit la cible du harcèlement, c’est elle qui doit quitter l’école. Elle se sent incomprise et jugée. Les parents sont également désemparés. La famille s’adresse à l’Office de l’Ombudsman des droits de l’enfant.

 

Nos conseils

L’Office de l’Ombudsman des droits de l’enfant explique à la famille les droits de leur fille et le contenu du droit scolaire. Celui-ci stipule que l’enfant concerné doit être interrogé personnellement sur l’incident afin de faire valoir son point de vue. L’ordre de priorité des mesures disciplinaires établi par la loi sur l’école doit également être respecté. Grâce à ces conseils, l’enfant est en mesure de présenter son point de vue avec clarté et assurance lors de l’entretien avec la direction de l’école. La direction de l’école est ainsi informée du harcèlement et retire la mesure disciplinaire après un entretien avec l’élève. Alena peut poursuivre sa dernière année de l’école primaire dans le même établissement, avant son passage au collège. Le thème du harcèlement est abordé en classe et des mesures sont prises pour protéger Alena.

 

L’application des droits de l’enfant

Dans cet exemple, certains droits d’Alena ont été bafoués, à savoir: le droit à l’information, le droit à être entendue et à exprimer son opinion, mais aussi le droit à l’intégrité psychique et physique. Pour Alena, il a été très important d’apprendre que le comportement de la direction de l’école et de sa camarade de classe était incorrect d’un point de vue juridique. Elle s’est défendue avec succès et a même reçu du soutien. Elle a ainsi fait l’expérience de sa propre efficacité, ce qui a renforcé sa confiance en elle. Elle a ainsi pu transformer son expérience, négative au départ, en expérience positive. 

Lors d’entretiens de conseil avec des enfants et des adolescents, on constate souvent l’importance d’une écoute active et d’une conduite de l’entretien adaptée aux enfants. C’est la seule façon pour nous, en tant qu’experts, de comprendre précisément la situation de l’enfant et de lui offrir le soutien et les conseils nécessaires.

 

*Les noms et les descriptions ont été modifiés de manière à préserver les droits et l’intimité des personnes concernées.